Dans son dernier film en date, Takahata nous décrit avec humour et tendresse la vie au quotidien, avec ses petites joies et ses petites peines, ses incidents et ses déboires, de la maisonnée Yamada, une famille moyenne japonaise. Par la technique utilisée, son style et sa teneur, ce nouvel opus était un pari risqué. On ne peut donc que regretter le faible succès du film rencontré au Japon comme en France lorsque l'on voit ce petit bijou d'animation…
Dans Mes voisins les Yamada Takahata décrit avec humour et tendresse la vie de tous les jours des Yamada, une famille japonaise vivant dans la banlieue de Tokyo. Le film ne raconte pas une histoire linéaire mais une chronique au quotidien, organisée autour de chapîtres de longueurs et d'importances inégales, eux-mêmes introduits par un titre et parfois conclus par un haïku.
(Le haïku, terme créé par Shiki (1867-1902), est une forme classique de la poésie japonaise dont la paternité est attribuée à Bashô (1644-1694).
La famille Yamada est composée du couple Takashi-Matsuko et de ses deux enfants: Noboru et sa petite soeur Nonoko. Shige, la mère de Matsuko vit avec eux. Enfin, ils ont un chien discret du nom de Pochi.
Takashi
est le cadre d'affaire japonais moyen. Il s'implique beaucoup dans son travail et rentre le soir chez lui souvent fatigué. Un peu bougon, il a parfois un peu de mal à communiquer avec ses proches alors qu'il semble être celui qui en a le plus besoin. Ainsi il lui arrive de se sentir parfois seul et inutile, il rêve alors de devenir un super-héros, volant au secours de sa famille.
Matsuko
est mère au foyer. C'est une personne au naturel spontané, et a tendance à s'affoler pour rien. Assez fainéante et tête en l'air, elle est vite découragée par les tâches ménagères. En particulier, elle n'est pas très imaginative en cuisine, alors que la gourmandise est un de ses pêchers mignons.
Shige
est la mère de Matsuko et la propriétaire du terrain de la maison. Avec son coté sarcastique et du haut de ses 70 ans, elle ne rate pas une occasion de donner son avis sur tout et de s'amuser des petites querelles du couple. Comme beaucoup de personnes âgées, elle n'a parfois pas toute sa tête...
Noboru
est le fils de la maisonnée Yamada. Il n'aime les études et a du mal à faire face à la pression scolaire. L'incursion de ses proches dans ses affaires personnelles et les reproches continuels qu'on lui fait l'agacent parfois ; mais globalement il apprécie de vivre dans ce foyer de "tordus".
Nonoko
est une petite fille espiègle et débrouillarde. Assez solitaire, contrairement à son frère, elle fait peu parler d'elle (sauf quand ses parents la perdent!). Comme sa mère, elle est assez gourmande. Noboru dit d'elle qu'elle a, à cet effet, "des dents de champions".
Mes voisins les Yamada n'est pas le Ghibli auquel nous sommes habitués! Et ceci tant au point de vue du scénario que du graphisme. On est loin des films de Miyazaki, évidemment, mais aussi des précédents long-métrages de Takahata. En effet, il n'y a pas une seule histoire narrative, mais des petits sketchs aux styles, aux tons et aux mises en scène très différentes, une juxtaposition plus ou moins structurée de tranches de vie d'une famille japonaise moyenne. Cependant on retrouve aussi des thèmes et des leitmotivs chers à Takahata.
Le style des dessins, totalement inédit dans l'histoire de l'animation japonaise, en a surpris plus d'un également ! A première vue, cela ressemble à des esquisses sur lesquels ont été jetés des touches de couleurs. En fait, on se rend vite compte que le soin apporté à l'animation et au détail est largement comparable à celui des autres films du studio. Les dessins sont réalisés sous la forme d'aquarelles aux douces couleurs pastel et les décors réduits à un ou deux éléments par scène sur fond blanc.
C'est une représentation atypique et peu habituelle de la famille japonaise . A mourir de rire !!!!